Ciudad perdida, rendez-vous en terre inconnue

En continuant notre route sur la côte Caraïbes, nous avons l’étrange impression d’être poursuivis. Une ombre ou plutôt une onde semble vouloir se rapprocher inexorablement de nous, celle d’une nouvelle vague de Covid sur le point de submerger la Colombie. Toutes les régions que nous avons quittées se sont refermées les unes après les autres derrière nous. A notre arrivée à Santa Marta, des restrictions sont déjà en vigueur depuis quelque temps ; la ville est totalement confinée le week-end, un couvre-feu réduit les sorties en semaine et un « pico y cedula » limite l’accès aux supermarchés.

Cette dernière mesure est probablement celle qui a le plus de potentiel ubuesque dans sa mise en œuvre. Le principe est simple : le dernier chiffre de votre numéro d’identité détermine votre accès aux supermarchés ou aux banques pour limiter les foules. A Medellín, une alternance entre chiffres pairs et impairs réduisaient à seulement 24 heures le temps d’attente pour faire ses courses dans le pire des cas. A Santa Marta, les autorités locales ont rivalisé d’ingéniosité : les chiffres tournent par blocs de 3 chaque jour. Si le jour 1 autorise les numéros d’identité finissant par 0,1,2, le lendemain autorise ceux terminant par 3,4,5, puis 6,7,8, avant de reprendre à 9,0,1 et ainsi de suite. Concrètement, vous pouvez donc attendre jusqu’à 3 jours si vous n’avez pas le bon numéro lorsque vous débarquez à Santa Marta, voire jusqu’à 5 si le week-end de confinement se rajoute ! Dans ce cas-là, il faut prier pour tomber sur un vigile compréhensif.

L’intérêt d’un confinement uniquement le week-end nous échappe un peu mais nous préférons cela au confinement un jour sur deux en vigueur à notre arrivée. Ça sent les efforts désespérés pour repousser autant que possible un reconfinement total que, de toute façon, l’économie du pays ne pourrait probablement pas supporter…

Quoiqu’il en soit, nous avons pris nos dispositions pour passer le mieux possible ce confinement du week-end en choisissant un des plus beaux hôtels de notre voyage. Tenu par un français qui a eu le malheur d’ouvrir en 2020, l’établissement est d’un confort que nous avons rarement connu durant notre voyage. Évidemment, dans ces conditions, un petit confinement de 2 jours dès notre arrivée, ça passe tout seul ! Par contre, nous avons dû commander des repas à emporter tout le week-end. Le fast-food colombien est malheureusement aussi équilibré que le nord-américain. Les enfants ont fini par avoir une furieuse envie de légumes !

Santa Marta attire les touristes principalement pour sa proximité avec le parc naturel le plus réputé du pays : le parc Tayrona. La Colombie dispose en effet d’une biodiversité capable de rivaliser avec celle du Costa-Rica, notamment à Tayrona. Mais c’est précisément parce que les photos nous rappellent beaucoup certains parcs du Costa-Rica que nous décidons de ne pas le parc. Nous lui préférons une toute autre expérience : le trek de « la ciudad perdida », la cité perdue.

Derrière ce nom mystérieux qui pourrait être le titre du prochain Indiana Jones se cachent les traces d’une civilisation disparue dont les héritiers gardent jalousement l’accès. Ces héritiers, ce sont les indiens Kogi (ou Koguis), Wiwas, Arhuacos et Asarios, qui peuplent encore aujourd’hui la Sierra Nevada, berceau de la cité. Des 4 ethnies, ce sont en fait les Kogis qui contrôlent le passage car le site est en plein cœur de leur territoire. Or, entrer en territoire Kogi, c’est pénétrer dans un autre pays à l’intérieur même de la Colombie. En période de Covid, il nous faut donc faire un test pour accéder à la communauté. Nous le comprenons parfaitement, des virus amenés par des visiteurs extérieurs, les amérindiens ont déjà connu…

Nos tests sont négatifs, nous pouvons donc partir pour la cité perdue. Le pays Kogi ne s’explore pas seul, il faut nécessairement être accompagné d’un guide. Parmi les agences rescapées de la crise du Covid, nous choisissons celle créée par les indigènes eux-mêmes qui reprend doucement son activité. Nous avons ainsi la chance d’avoir un guide pour nous tout seuls. Le départ se fait avec des bagages légers, le surplus est laissé à l’hôtel, car nous voilà partis pour 5 jours de trek au beau milieu de la jungle colombienne.

Juan, notre guide, est un indien Wiwa élevé chez les Kogi. Sa rencontre nous plonge vite dans l’ambiance : vêtu de la tenue traditionnelle blanche, il mâche des feuilles de coca tout en frottant continuellement les bords d’un étrange objet nommé « poporo ». Ce geste ne nous quittera plus durant les 5 prochains jours.

Le trek ne démarre pas immédiatement sur les terres Kogi, nous partons d’un petit village faisant office de dernier point de « civilisation » telle que nous la connaissons. Civilisation est un bien grand mot, le village de « Machete » tire son nom des violences qui animaient régulièrement les lieux il y a encore quelques années. Comme la jungle est proche, la machette est l’outil que l’on a le plus souvent sous la main pour régler ses comptes…

De Machete, un large chemin emprunté par les motos nous conduit progressivement jusqu’aux paysages montagneux de la Sierra Nevada. Cette première ascension nous fait rapidement comprendre ce qui nous attend sur les prochains jours : une chaleur tropicale écrasante. Le chemin finit par se rétrécir pour pénétrer pleinement dans la jungle.

Nous nous rapprochons du territoire Kogi mais passons notre première nuit à ses portes, en territoire « colon », c’est-à-dire habité par les colombiens non-indigènes. Il y a une quinzaine d’années, la zone était dédiée aux plantations de coca destinée au narcotrafic et était particulièrement dangereuse à cause des conflits entre les paramilitaires d’extrême droite, les guérilleros des FARC et l’armée colombienne. Les enlèvements, y compris de touristes, n’étaient pas rares. La région est désormais pacifiée et les anciens cultivateurs de coca contraints d’abandonner leurs champs se sont tournés vers le tourisme généré par la ciudad perdida : campements, vente de boissons, de fruits, ou encore d’artisanat.

L’attrait croissant de la cité perdue a considérablement amélioré les conditions du trek ces dernières années. Un chemin plus direct a été aménagé et des campements ont été édifiés pour recevoir les groupes. En arrivant à notre premier campement, nous sommes surpris par le confort. Des rangs de lits superposés avec moustiquaire nous attendent. Cela reste assez spartiate mais nettement moins pire que ce à quoi nous nous attendions ! En plus, une cuisinière nous accompagne pour préparer tous nos repas.

En revanche, Juan nous impose un rythme militaire chaque matin : petit-déjeuner à 5h30 pour un départ à 6 heures pétantes afin de moins souffrir de la chaleur.

Le deuxième jour est marqué par notre entrée en territoire Kogi. Nous ne franchissons pas de frontière physique évidemment, mais nous avons tout de même la sensation d’entrer progressivement dans un autre monde.

Au cœur de la jungle, nous croisons à présent des silhouettes qui échangent à peine un regard ou se retournent avec méfiance à notre passage. Avec leur tenue blanche et leurs cheveux longs noirs comme du jais, les Kogi ressemblent presque trait pour trait aux indiens de Tintin et l’oreille cassée. A voir leurs réactions, y compris de la part des enfants, nous mesurons l’écart entre leur représentation du monde et la nôtre. Pour nous leur monde est à découvrir, pour eux leur monde est à protéger.

Après une journée de marche assez éprouvante, nous arrivons au deuxième campement, tenu par une famille Kogi. Le confort est le même qu’au premier campement : lits superposés et douche froide. Nous profitons d’une jolie cascade, à une dizaine de minutes du campement, pour nous rafraîchir et nous détendre.

Juan nous donne ensuite rendez-vous dans un lieu spécial du campement : une hutte traditionnelle Kogi. L’endroit est idéal pour nous faire partager quelques aspects de sa culture, à commencer par ce mystérieux poporo qu’il frotte à l’aide d’un bâton à longueur de journée.

LE SAVIEZ VOUS ?

Le poporo est une calebasse évidée remplie d’une poudre blanche constituée de coquillages écrasés. Avec une fine tige, les Kogis prennent un peu de poudre qu’ils mélangent dans leur bouche à la boule de feuilles de coca séchée qu’ils mâchent en permanence. Ils frottent ensuite la tige le long du poporo. La pellicule de salive et de poudre de coquillages qui y est restée se dépose par couches successives et élargit le poporo au fil du temps. Certains finissent par peser plusieurs kilos et mesurer une quinzaine de centimètres de diamètre ! Le poporo est le symbole du passage à l’âge adulte du garçon. Il n’y a pas d’âge précis déterminant la majorité. C’est le mamo du village, l’équivalent d’un chaman détenteur de la connaissance et de la sagesse, qui décide en fonction de la personne, généralement entre 15 et 17 ans. Chaque homme Kogi reçoit un poporo qu’il doit garder précieusement et que personne d’autre ne doit toucher. Celui qu’il utilise au quotidien est un autre poporo qui n’a pas le même caractère sacré. En frottant leur poporo, les Kogis y écrivent et déposent symboliquement leurs pensées.
Pour plonger encore un peu plus dans le monde des Kogis, nous ne pouvons que conseiller l’émission « Rendez-vous en terre inconnue » avec Thomas Pesquet qui a eu la chance d’être accueilli dans un village Kogi de la Sierra Nevada.

Réunis autour des braises qui se consument au centre de la hutte, nous sommes dans la configuration des familles Kogi qui, le soir venu, rassemblent les jeunes garçons pour écouter les histoires racontées par le père. Sans bouger, ils doivent rester attentifs au moins jusqu’à minuit, heure à laquelle une nouvelle énergie amène des rêves positifs. Ces moments constituent en fait une préparation à la cérémonie de passage à l’âge adulte qui va marquer également une distinction sexuelle plus nette. En effet, vêtus d’une même robe blanche et portant tous les cheveux longs, il est très difficile de distinguer garçons et filles parmi les enfants. Le seul indice que nous révèle Juan est de regarder comment l’enfant porte son sac : en bandoulière pour les garçons, la sangle autour de la tête pour les filles. A l’âge adulte, le garçon abandonne la robe pour un pantalon blanc, seulement porté par les hommes.

Comme dans beaucoup de cultures traditionnelles, le passage à la majorité fait l’objet d’une cérémonie spécifique au cours de laquelle on se soumet à des rites ancestraux. Pour le jeune garçon Kogi, la première tâche est de rassembler de la nourriture, bananes, yuka, platanos. Le jour de la cérémonie, il entre pour la première fois dans la hutte sacrée réservée aux seuls hommes adultes. Tous les hommes du village, disposés en cercle, le font s’asseoir et lui remettent alors un sac, son premier poporo et ses premières feuilles de coca. Il doit ensuite rester à écouter les histoires et les traditions transmises par tous les adultes pendant 3 à 4 jours, dont une nuit entière sans bouger, et sans presque rien manger, la nourriture récoltée étant principalement pour ses pairs. Si la bandoulière de son sac tombe, un autre la lui remet car lui doit rester totalement immobile… Après la cérémonie, il peut les saluer en homme adulte : par un échange de feuilles de coca prises directement dans le sac de l’autre et, marque essentielle de respect pour les Kogi, sans regarder l’autre dans les yeux !

La séparation des sexes étant très stricte, Juan ne peut nous expliquer la cérémonie des femmes, qui se déroule dans la hutte sacrée qui leur est réservée et dans laquelle aucun homme ne peut entrer. Cette séparation se retrouve tout autant dans les tâches du quotidien. Seuls les hommes cultivent la coca, mais seules les femmes peuvent en cueillir les feuilles et les remettre à leur époux. Et ce sont les hommes qui écrasent les feuilles de cactus pour en extraire les filaments dont les femmes vont faire leurs fils pour le tissage.

Nous aurions aimé que Juan nous en révèle un peu plus mais nous sentons bien qu’il respecte aussi un impératif inavoué : les Kogis veulent garder le contrôle sur l’ouverture au monde extérieur. Quand on voit la façon dont il tourne, qui peut les en blâmer…

Le troisième jour nous entraîne toujours plus profondément dans la jungle. Sur le chemin, nous croisons encore un peu plus d’indiens Kogis, que Juan salue en échangeant des feuilles de coca. L’un d’entre eux vient d’être mordu à la jambe par un serpent et est en route pour se faire soigner à plusieurs kilomètres de là.

Juan nous avoue juste après que la veille au soir, il en avait repéré un dans la cuisine du campement. Après coup, nous comprenons mieux pourquoi, avant d’aller nous coucher, il nous a vivement conseillé de bien éclairer le sol avant de poser le pied par terre si jamais nous venions à nous lever la nuit… La marche se poursuit néanmoins sans encombres jusqu’au campement, le dernier avant d’accéder enfin à la cité perdue.

Arrivés en fin de matinée, nous avons la possibilité d’aller la visiter l’après-midi même. Mais nous préférons la réserver pour le lendemain matin, le temps est mitigé et nous espérons surtout être les premiers sur le site.

Désormais habitués à nous lever à l’aube, nous nous engageons dès l’aurore sur la dernière partie du trek. Après avoir longé puis traversé la rivière, nous atteignons enfin l’escalier de pierre menant à la ciudad perdida.

L’ascension des marches fait passer celle de la piedra de Guatapé pour un pique-nique dominical !

Lorsque nous arrivons aux premières terrasses de la cité, nous sommes les premiers. Nous avons les lieux pour nous tout seuls.

Cerné par la jungle, un ensemble de terrasses taillées à flanc de montagne s’élève petit à petit. Les constructions en bois qui s’y élevaient ont disparu depuis longtemps mais le site n’en dégage pas moins une beauté magnétique.

Nous imaginions le site plus réduit. Les terrasses continuent en fait tout le long de la montagne, reflétant la hiérarchie sociale de la société qui les a construites. On en dénombre pas moins de 200, dont une grande partie est toujours enfouie sous la végétation, particulièrement dense dans la zone.

On surnomme la ciudad perdida le Machu Pichu de la Colombie. La cité n’a pas la flamboyance architecturale du site péruvien, mais elle partage avec lui un superbe écrin naturel et surtout une sorte de magie dont les secrets se sont perdus depuis longtemps. Comme une énergie issue du fond des âges dont les pierres sont les ultimes talismans.

LE SAVIEZ VOUS ?

La ciudad perdida aurait été fondée vers 700 ap. J-C par la civilisation Tayrona, ancêtre des ethnies actuelles de la Sierra Nevada. Elle aurait été habitée jusqu’à l’arrivée des Espagnols vers 1525. Son abandon serait intervenu peu de temps après, lorsque les indigènes en contact avec les conquistadors ont fui pour se réfugier dans la cité, amenant avec eux les maladies qui ont décimé nombre d’entre eux. Les Espagnols ne l’ont jamais découverte, laissant ainsi ses trésors intacts sous le bouclier protecteur de la jungle. Elle n’est découverte que 4 siècles plus tard, lorsqu’en 1972 les Sepulveda, une famille de braconniers, découvrent par hasard l’escalier en pierre menant aux terrasses. En l’explorant, ils trouvent de très nombreux objets en or, parfois à même le sol ! C’est ici que le superbe poporo en or, qui finira exposé au musée de l’or de Bogota, a été extrait. Ils commencent à saccager le site et à attirer d’autres pilleurs assoiffés d’or. La violence s’installe jusqu’à ce que les autorités interviennent pour protéger le site en 1975. La cité perdue n’était en réalité pas perdue aux yeux de tout le monde, les indigènes connaissaient parfaitement l’existence de la cité qu’ils appellent Tejuna ou Teyuna mais en gardaient précieusement le secret. Aujourd’hui, la gestion du site, qu’ils considèrent comme sacré, leur appartient. Ils en interdisent ainsi l’accès en septembre, mois consacré à leurs cérémonies.

Et puis le plaisir du trek, comme au Pérou, y fait beaucoup ; accéder à un endroit aussi magnifique après des jours de marche rend la récompense encore plus belle.

A son apogée, on estime que la cité pouvait accueillir jusqu’à 8 000 personnes. Aujourd’hui, les lieux n’abritent plus qu’un mamo et sa famille, les derniers gardiens du site. Le mamo étant parti quelque part dans la jungle, nous ne rencontrons que l’épouse qui nous offre un petit bracelet de protection pour notre passage.

Après une bonne partie de la matinée passée à arpenter le site, nous entamons la redescente vers le campement, avant de prendre le chemin du retour. Il nous reste encore 2 jours de marche avec des étapes plus longues qu’à l’aller. Heureusement, nous avons choisi de faire l’approche de la cité perdue en 3 jours au lieu de 2 pour ménager les enfants. La gestion de la chaleur en pleine jungle coûte tout de même beaucoup d’énergie… Les touristes croisés n’en reviennent d’ailleurs pas de voir Sarah et Thomas engagés dans ce genre d’aventure !

A part un beau gros serpent débusqué sur le chemin, le retour se déroule tranquillement. Bref, c’est la jungle…

La boucle de 47 kilomètres aboutit à Machete, d’où nous repartons pour notre bel hôtel de Santa Marta… pour y être confinés car de retour un week-end. Tant mieux pour nous, nous n’avions de toute façon pas d’autre ambition que de nous remettre du trek.

Nous consacrons tout de même une petite visite à Santa Marta avant de partir. La ville n’a pas grand intérêt, hormis le petit centre historique qui est cependant très loin de pouvoir rivaliser avec Cartagène. Dommage, quand on pense que Santa Marta est la première ville construite par les Espagnols en Amérique du Sud.

Véronique en profite également pour explorer les fonds sous-marins du parc Tayrona le temps d’une sortie plongée.

La ciudad perdida termine magnifiquement notre séjour sur la côte Caraïbes colombienne. Une région qui n’a pas toujours bonne réputation mais qui recèle quelques endroits à ne surtout pas manquer. La Colombie en a tant d’autres, c’est surtout le temps qui finit par manquer.

Prochaine étape : Une fin extrême…

LES BONS PLANS DES 8 PIEDS :

Logement pour 4 personnes, avec piscine, petit-déjeuner et accès à une cuisine. Une très bonne adresse à recommander, l’hôtel est superbe ! C’est tenu par un français.
Hotel Camali +57 318 7608061

Tour à la Ciudad perdida
Wiwa tour : la seule agence gérée par les indigènes avec des guides uniquement indigènes. Organisation nickel et surtout le choix de soutenir la communauté Kogi…
+57 320 5109287

2 réflexions sur “Ciudad perdida, rendez-vous en terre inconnue

  1. Jp dit :

    Encore de belles découvertes !
    Cela fait quelques épisodes de voyage en terre inconnue.
    Au risque de me répéter ça va faire bizarre dans le parc municipal de Maison Laffitte 🙁. Bon vous pourrez pousser jusqu’à Sartrouville😘

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